En juillet 2025, un projet de loi inédit a été présenté à l’Assemblée des représentants du peuple, visant à améliorer concrètement les conditions de travail des mères salariées en Tunisie. Portée par une volonté politique forte, cette réforme propose un nouveau cadre législatif pour favoriser la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, dans un contexte où la participation des femmes au marché du travail reste encore fragile.
Les mesures phares du projet
Ce projet de loi, salué par de nombreuses associations et acteurs sociaux, introduit plusieurs mesures clés, à la fois sociales et pratiques :
- Allocation mensuelle par enfant : 150 dinars pour le premier enfant de moins de 12 ans, puis 100 dinars pour chaque enfant supplémentaire. Une aide financière directe destinée à soutenir les mères actives.
- Télétravail et temps partiel sur demande : sans perte de droits professionnels ni de rémunération, pour permettre aux mères de mieux adapter leur emploi du temps à leurs responsabilités familiales.
- Congés familiaux élargis : ajout de 5 jours de congés par an, spécifiquement dédiés aux urgences liées aux enfants (santé, scolarité…), non déduits des congés annuels classiques.
- Crèches en entreprise : obligation pour les entreprises de taille importante de proposer un espace de garde interne ou de collaborer avec des structures agréées, pour soutenir les mères dès le retour de congé de maternité.
- Renforcement des protections contre le licenciement : notamment en cas de discrimination liée à la maternité ou de harcèlement sur le lieu de travail. Des procédures de signalement facilitées sont prévues.
- Mesures spécifiques pour les enfants en situation de handicap ou atteints de troubles neurodéveloppementaux : aménagements particuliers pour les mères concernées.
Un prolongement logique de la loi 2024 sur les congés parentaux
Ce projet complète la loi n° 2024-44, adoptée en août 2024, qui avait déjà introduit des changements importants dans les droits parentaux :
- Congé de maternité porté à 3 mois, voire 4 mois en cas de naissances multiples ou de besoins spécifiques.
- Congé prénatal de 15 jours, au cours du dernier mois de grossesse.
- Congé de paternité élargi, allant jusqu’à 10 jours selon les situations.
- Aménagement pour l’allaitement, avec la possibilité de prendre deux pauses par jour durant neuf mois après l’accouchement.
Le projet de loi de 2025 vient donc renforcer et enrichir ce socle en introduisant de nouveaux leviers de soutien aux mères tout au long de leur parcours professionnel.